Storia della Calce

Giorgio pour Marie Christine de Gilles
Avril 2019

TRADUCTION DE LA VIDEO EN ITALIEN
« STORIA DELLA CALCE » soit « HISTOIRE DE LA CHAUX »

https://www.youtube.com/watch?v=jwaOVb8Y7Gc

https://www.youtube.com/watch?v=_briyzy4rBs&t=11s

Gilberto Quarneti parle d’archéométrie c’est-à-dire des méthodes d’élaboration des matériaux antiques. L’innovation vient de la tradition. Pas de tradition, pas d’innovation. C’est la maîtrise de la tradition qui permet l’innovation. Les Phéniciens l’ont appris aux Romains et les Romains nous l’apprennent. On dit que si une catastrophe s’abattait sur la Terre et si seulement deux édifices devaient rester debout, ce seraient le Colisée et le Panthéon à Rome. Ils ont 2000 ans. Un jour, au siècle dernier, un commercial est venu à Venise pour faire l’article sur le ciment portland censé pouvoir remplacer avantageusement un enduit ancien. Des essais ont été fait. Catastrophiques. Il faut plus de temps pour faire tomber à coups de pioche, ces anciens matériaux que de voir les nouveaux tomber tout seuls.

Ce matériaux antique que l’on retrouve dans toute la littérature à travers les siècles, c’est la chaux. Mais la chaux n’est pas un produit fini, mais une matière première. La chaux est vulnérable et friable. Il faut savoir la combiner avec d’autres éléments comme de la pouzzolane (1) ou bien du tuileau (2) pour obtenir un mortier résistant et imperméable.

Le processus de fabrication de la chaux est connu donc, depuis l’antiquité. On utilise des fours que l’on charge d’environ 300 quintaux de pierres calcaires, de fleuve ou de montagne, grossièrement concassées, de la taille d’un œuf ou un peu plus, et l’on procède à leur calcination à une température d’environ 1000° pendant environ 60 heures. Les fours que l’on a retrouvé un peu partout lors de fouilles dans le monde romain sont des fours Caton, du nom de celui qui les a décrits pour la première fois au 3 éme siècle avant JC.

Lorsque la fumée qui sort par l’orifice au sommet du four passe du rouge au bleu, cela signifie que tout l’oxygène a été brûlé et que la cuisson est terminée. Le produit calciné obtenu s’appelle la chaux vive, et pèse la moitié du poids de la roche initiale. Il est sorti du four puis broyé et puis déposé dans des vasques où on lui ajoute de l’eau en quantité nécessaire. Une dangereuse réaction d’ébullition à 260° a lieu. Il ne faut pas la regarder mais seulement l’écouter. On obtient, de la chaux éteinte. Autrefois, les vasques étaient recouvertes de sable mouillé et pouvaient être conservée très longtemps. On relate le cas d’une vasque découverte après 5 siècles et dont la chaux était encore bonne pour faire un enduit à fresques. A’ l’utilisation, comme enduit, la chaux s’assèche et devient ce que l’on appelle chaux aérienne.

Mais la chaux de meilleur qualité est la chaux qui vient d’être à peine cuite. C’est un mythe que de croire, comme on le voit souvent dans certaines publicités, que de la chaux affinée pendant des années serait un produit de luxe. En fait cela vient d’une loi romaine qui imposait, sous peine de lourdes sanctions, que la chaux soit macérée pendant 3 ans. Et c’était juste parce que la chaux était utilisée en tant que enduit sur les murs sur lesquels devaient être ensuite peintes des fresques. Et si la chaux n’était pas rigoureusement totalement éteinte, et qu’elle était encore un peu caustique, elle risquait de faire virer les couleurs. Le bleu devenait vert… etc.

Un autre mythe est de croire que les chaux fabriquées comme autrefois sont de meilleure qualité que celles produites avec des processus modernes. Aujourd’hui les fours modernes permettent d’obtenir des chaux pures à 99%. Dans un four Caton, les pierres qui sont en bas, près des flammes, sont à 1300° et trop cuites elles ne boiront pas l’eau. Celles au haut du four près de l’ouverture seront à 900° et pas assez cuites, il restera du calcaire d’origine. De plus, aujourd’hui après cuisson, et pour augmenter la surface de contact, le broyage et beaucoup plus fin et l’eau est ajoutée sous forme de vapeur. Ceci donne un produit incomparablement meilleur qu’autrefois. On passe ainsi de chaux à 70% ou 75% à aujourd’hui, 95% pour obtenir la certification et plus le titre s’approche de 100% et plus la chaux fera, au final, un bon mortier.

Empédocle, 5 ème siècle avant JC, disait que le procédé tenait de la magie parce que on y retrouve les quatre éléments qui gouvernent l’univers : La Terre, le Feu, l’Eau et l’Air.
La Terre, c’est la roche calcaire (CaCO3 ou Carbonate de Calcium). Le Feu, c’est le four. Il y a production de dioxyde de carbone (CO2) et de la Chaux Vive (CaO ou Oxyde de Calcium). L’Eau, c’est celle que l’on ajoute (H2O) pour Eteindre la Chaux (Ca(OH)2 ou Hydroxyde de Calcium) dans les vasques. L’Air, c’est lorsque l’on va utiliser cette chaux qui va sécher et perdre de l’eau (H2O) et réabsorber du dioxyde de carbone (CO2) pour redonner du carbonate de calcium (CaCO3) originel, cristallisé, purifié, la Chaux Aérienne. On voit d’ailleurs au passage que le bilan carbone est neutre. La boucle est bouclée.

Pour la compréhension voici des Annexes qui ne sont pas sur la vidéo.

Dans la Chaux Aérienne, on distingue la Chaux Grasse, obtenue à partir de Calcaires très purs et pauvres en argiles et la Chaux Maigre obtenue à partir de Calcaires avec 2 à 8% d’argiles.

Au-delà de 8% d’argiles ou de basalte, et en présence d’eau, on parle de Chaux Hydraulique.

La chaux, comme il a été déjà dit, est une matière première. Pour obtenir un véritable mortier résistant et imperméable, il faut lui ajouter soit du basalte soit de l’argile et les mélanger avec de l’eau.

(1) Pouzzolane [Pozzolana] Son nom vient de Pouzzoles, près de Naples, et plus précisément des Champs Phléfréens, qui signifie champs brûlants, et qui est en fait la caldeira d’un énorme volcan, bien plus potentiellement dangereux que le tout proche Vésuve. La pouzzolane est une roche composées de scories basaltiques. Broyée et mélangée à de la chaux aérienne en présence d’eau, on obtient un mortier de Chaux Hydraulique

(2) Tuileau [Cocciopesto] Tuiles ou briques de terre cuite, broyées. Pour les populations vivant loin d’un volcan, la solution a consisté à utilisé de l’argile sous forme de terre cuite broyée, mélangée à la chaux aérienne et toujours en présence d’eau, on obtient encore un mortier de Chaux Hydraulique, mais toutefois de qualité inférieure à la Pouzzolane.

Dans tous les cas, si l’on ajoute ensuite de la pierraille, pour économiser le mortier, on obtient ce que l’on appelle un béton.

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